La démarche participative (précisions)

La démarche participative (précisions)

Le comité de pilotage ne suffit pas : à moins que les futurs usagers soient vraiment peu nombreux, les membres du comité de pilotage ne sauraient, en plus de leur fonction de pilotes du projet, tenir en permanence ce double rôle indispensable auprès des futurs usagers : un rôle d’apport d’informations, en expliquant au fur et à mesure ce qui est en train de se faire ; un rôle de recueil d’informations, en glanant au fur et à mesure les attentes, besoins, craintes, etc.

Élaboration participative

Pour donner toutes ses chances au projet, il faut mettre en œuvre une forme participative fonctionnant avec deux niveaux : le comité de pilotage et une équipe de conception qui, selon la taille de l’établissement, peut comprendre environ une douzaine de personnes. C’est cette équipe qui, durant tout le temps de la démarche, fera en permanence le lien entre l’ensemble des futurs usagers et le comité de pilotage.

L’équipe de conception – un exemple

Voici une équipe de conception qui comporte :
•    Les professionnels qui utiliseront le plus le jardin (hortithérapeute (ou équivalent), animatrice, éducateur spécialisé, kinésithérapeute, psychologue, etc.).

la demarche participative - création jardin thérapeutique

•    Un/des représentant(s) des autres professionnels de l’établissement.
•    Au moins deux représentants des usagers (habitants, patients, résidents…).
•    Un/des représentant(s) des proches des usagers.
•    Un représentant des bénévoles si ceux-ci jouent ou joueront un rôle important en lien avec le jardin (ce qui est très souhaitable !).
•    Un représentant des autres usagers du jardin si le jardin est partagé (par exemple le futur responsable de la partie du jardin utilisée comme jardin communautaire par des jardiniers du quartier et des résidents de l’établissement).
•    La personne qui pilotera l’entretien général du jardin.
•    Et, s’il n’est pas dans le comité de pilotage :
−     Le jardinier-paysagiste.
−     La personne qui coordonne les aspects administratifs
–     La personne qui coordonne les aspects médicaux
•    Enfin, l’établissement peut associer à cette équipe, selon le futur style du jardin, une personne ressource (ce peut être le responsable du jardin partagé de la ville, la responsable du jardin thérapeutique déjà en fonctionnement d’un autre établissement…).

Ces deux niveaux (comité de pilotage + équipe d’élaboration) permettent, en associant les futurs professionnels-utilisateurs et des représentants des futurs usagers, de créer une dynamique participative plus importante.

Fonctionnement (la démarche participative)

Il n’existe pas de recommandations figées quant au nombre de réunions (souvent entre trois et six), à la durée des réunions (souvent entre une et trois heures), aux intervalles entre chacune (souvent un à deux mois), etc. Tous ces éléments dépendent de la nature de chaque projet et des possibilités et habitudes de chaque établissement.

Le principe général est de trouver le bon équilibre, différent selon le stade, pour chacune des deux dimensions essentielles présentes à chaque réunion (et entre les réunions).

la demarche participative - création jardin à but thérapeutiqueDimension pédagogique

Dominante au début de la démarche, moment où des membres de l’équipe de conception, quel que soit leur intérêt pour le projet, ignorent souvent de nombreux aspects touchant à ce qu’est et peut être un jardin thérapeutique. Indispensable qu’ils les connaissent pour pouvoir élaborer le projet en toute connaissance du sujet.

Ce sera donc essentiellement aux membres du comité de pilotage, au jardinier-paysagiste, à l’hortithérapeute, etc., d’apporter ces informations.

Cette dimension intègre aussi le niveau suivant : quelles informations est-il important que l’ensemble des membres de l’équipe puissent alors transmettre à l’ensemble des futurs usagers ?

Dimension exploratoire

C’est aussi une dimension informative, mais « dans l’autre sens ». Les membres du comité de pilotage, quelles que soient leurs compétences, ignorent au début du projet quels sont exactement les besoins, les désirs, les attentes, les craintes, etc., des futurs usagers. Il faut donc qu’ils puissent les connaître et les intégrer dans leur démarche, en premier lieu grâce aux membres de l’équipe de conception.
Niveau suivant, là aussi : les membres de cette équipe vont jouer un rôle essentiel pour recueillir, auprès de l’ensemble des futurs usagers, un maximum de ces informations.

Sachant que la double nature du jardin thérapeutique complexifie forcément un peu la démarche, puisqu’il a des utilisateurs – les professionnels qui l’utilisent professionnellement pour des activités de prendre-soin – et des usagers : les résidents, patients, etc., de l’établissement qui le vivent dans le cadre de ces activités mais en usent aussi comme d’un jardin « classique ». Ce qui signifie que l’équipe de conception doit transmettre au comité de pilotage les attentes des professionnels-utilisateurs et celles des futurs usagers, sans les confondre ou en laisser certaines faire oublier les autres.

Nota bene : Ce que nous venons de voir est surtout vrai pour les premiers temps. Au fur et à mesure, la nature des informations change : les futurs utilisateurs et usagers disent moins leurs attentes que ce qu’ils pensent du projet tel qu’il se concrétise ; l’équipe transmet moins des informations abstraites, théoriques, et insiste plus sur la manière dont les avis des usagers ont pu ou n’ont pas pu – et pourquoi – influer…

Les étapes (la démarche participative)

Pour une description détaillée des différentes étapes qui mèneront du jardin imaginé au jardin réalisé, et  de la manière dont il est possible de mener pas à pas cette démarche à travers les différentes réunions et leurs spécificités, etc., nous vous renvoyons au livre Jardins thérapeutiques et hortithérapie. Une partie est consacrée à ce sujet.

Soulignons simplement ici que chaque étape de la démarche participative, chaque catégorie de questionnements, y compris ceux paraissant les plus rapides, peut favoriser des activités très variées, fournir des objectifs originaux à des sorties, nourrir de longs débats… – donnons le temps à la conception du jardin d’être en soi une activité mobilisante et thérapeutique. Elle est une occasion formidable de rendre les usagers de l’institution co-créateurs de leur milieu, de concrètement faire vivre l’autonomie et la citoyenneté, de multiplier les occasions de pratiques nourrissant l’estime de soi – voir la page : Le jardin thérapeutique au service de la citoyenneté et de l’autonomie de ses usagers.


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