Des jardins surprenants et familiers

Des jardins surprenants ou familiers ? Des jardins surprenants et familiers…

Une fois de plus, il s’agit de trouver le bon équilibre entre les deux et de l’ajuster en fonction des usagers.

Il est important que le jardin thérapeutique soit un lieu d’évasion, afin qu’il puisse servir, dans des moments ou des situations particulièrement éprouvantes, à reposer son attention, à penser à autre chose, à réduire son stress, etc. Toutes choses qu’il est souvent très difficile de faire à l’intérieur des bâtiments (d’un hôpital ou autre).

Cet aspect peut amener à penser un jardin marquant un fort contraste avec l’établissement : plus l’hôpital, par exemple, sera urbain et d’une architecture froide et géométrique, plus le jardin se fera sauvage et foisonnant… Tandis qu’un établissement entouré par la campagne, ou situé au sein d’un grand parc très boisé, peut faire le choix d’un jardin proche plus sobre, avec une grande étendue centrale presque vide pour reposer le regard.

Ce souci de favoriser un sentiment d’évasion donne souvent envie de jouer aussi sur la végétation et les matières, en favorisant des atmosphères ou des plantes exotiques ou très marqués culturellement (type jardin « zen »), pour créer un jardin encore plus dépaysant… Prudence toutefois : plus un jardin est stylistiquement typé, plus il demande des créateurs et des jardiniers talentueux et plus il implique d’entretien. De surcroît, un jardin trop dépaysant risque d’empêcher certains usagers de s’y acclimater, de le ressentir comme leur, de l’investir.

De la même façon, un jardin sauvage, incitant à l’exploration, peut réveiller les aventuriers et les explorateurs qui vivent en certains d’entre nous, mais freinera les personnes qui n’y verront qu’un no man’s land inhospitalier…

À l’inverse, il peut y avoir de nombreux avantages à penser, avec des usagers adultes, un jardin donnant un sentiment de familiarité, proche a priori des jardins que les usagers ont eus, fréquentés, à un moment ou à un autre de leur vie. Plus de personnes auront envie d’y participer, auront leur mot à dire, s’y sentiront « comme chez soi », s’y ancreront (il est souvent plus facile de jeter l’ancre dans le jardin qu’à l’intérieur du bâtiment, plus impersonnel).

Une partie de ces éléments pourront aussi servir de supports à certaines activités où la mémoire, les récits, les souvenirs, tiennent un rôle important – notamment pour relier concrètement (semis, plantations, choix des plantes, transmission de savoirs…) le passé à l’avenir.

Surprenants ET familiers

L’idéal, quand la place le permet, et quel que soit le public est de commencer par le familier et poursuivre vers l’inédit… Le jardin s’offre ainsi d’abord avec une atmosphère classique, de jardin public ou de jardin individuel, avant d’aller, pour ceux qui veulent l’y suivre, vers le plus sauvage, vers ce que nous imaginons (ou justement que nous n’imaginons pas) en voyant ce chemin disparaître au détour d’un bosquet…


Sommaire de la sous-rubrique “Grands principes et grandes dimensions” :

  1. Introduction
  2. Des jardins supports d’autonomie
  3. Des jardins de liberté et de sécurité
  4. Des jardins accessibles (accessibilité)
  5. Des jardins pour l’intimité et/ou la sociabilité
  6. Des jardins de bien-être et de confort
  7. Des jardins supports de sensations
  8. Des jardins supports de rêverie(s)
  9. Des jardins supports d’activités
  10. Des jardins supports de créativité
  11. Des jardins supports d’échanges
  12. Des jardins supports de prendre-soin
  13. Des jardins surprenants et familiers
  14. Des jardins participatifs
  15. Des jardins sains et durables
  16. Des jardins naturels (permaculture, ecojardinage)

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