Accès et accessibilité – recommandations

Accès et accessibilité – recommandations

(Trois points importants ci-dessous évoqués : Accès au jardin : quand ? Accès au jardin : comment ? Accessibilité)

Rappel : ces recommandations sont des exemples ou illustrations ; ne sont pas des recettes ; ne sont pas exhaustives ; ne sont pas forcément les plus essentielles ; ne sont pas ajustées à la situation particulière qui vous amène ici ; ne remplacent pas celles qui naîtront par travail commun de professionnels et des usagers… Donc : prudence !
Accès au jardin : quand ?

Le principe fondamental est l’ouverture du jardin jour et nuit, quel que soit le temps, etc. Comme tout jardin privé, comme tout jardin que les usagers sont susceptibles d’avoir ou d’avoir eu chez eux, il doit être accessible en permanence si une personne a besoin ou envie de s’y rendre.

Principe à ajuster ensuite en fonction des situations. Car cette ouverture n’est pas toujours possible ou souhaitable. Notamment quand se posent des risques importants liés à la conjonction entre les conséquences de certaines pathologies et celles d’un nombre insuffisant de professionnels.

Dans de telles situations, où des personnes malades risquent de se mettre en danger sans qu’un professionnel puisse le voir et le prévenir, un établissement choisira sans doute de ne pas ouvrir le jardin en permanence aux personnes non accompagnées par un de leurs proches, un bénévole, un autre résident capable d’être attentif à ce risque, etc. Il faudra dans ce cas que l’établissement travaille particulièrement à ce qu’il y ait un maximum de personnes capables de seconder les professionnels sur cet aspect. Sinon, à cause de ce « manque de soignants », les gens pour qui le jardin peut être le plus nécessaire seront sans doute ceux qui en profiteront le moins !

Si le jardin n’est pas accessible tout le temps, il faut que les horaires d’ouverture (hiver/été) soient clairement définis, portés à la connaissance de tous, affichés nettement près de l’entrée du jardin, et qu’ils ne changent pas. Dans le cadre de ces horaires d’ouverture, respectés par tout le monde, l’accès au jardin est libre… Ce qui signifie qu’un professionnel ne peut, sans une décision légitime et justifiée, empêcher quelqu’un de s’y rendre.

Il faut insister une fois encore : dans certains cas, dans certaines institutions, etc., il vaut mieux un jardin ayant des défauts (notamment trop petit, trop visible, trop sécurisé), mais dans lequel les usagers sont très libres d’aller, qu’un jardin plus grand, plus complet, etc., mais qui pose tellement de problèmes aux professionnels (qui ont peur de…, qui ne veulent pas y aller pour…, etc.), que ceux-ci empêcheront (très) souvent les usagers de s’y rendre librement.

Accès au jardin : comment ?

Trois points essentiels :

L’entrée du jardin doit être très facilement visible et repérable.

Les portes qui y mènent doivent être les plus faciles à ouvrir pour tout le monde (par ex. portes automatiques coulissantes remplissent).

Indications à l’entrée du jardin : voir la page consacrée aux signalisations et repères.

Accessibilité

Inscrire le jardin thérapeutique dans une démarche de « conception universelle » (voir cette page) : sans aller jusqu’à rêver un parfait « jardin universel », essayons en tout cas qu’il soit physiquement, sensoriellement et psychiquement accessible à tous ses usagers.

Physiquement : dès l’entrée, le choix des matériaux du sol, la largeur du passage, la présence d’une main courante, etc., permettent de le rendre attirant et sûr pour les personnes qui ont des difficultés à marcher ou qui se déplacent en fauteuil roulant.

Sensoriellement et psychiquement : il comporte les éléments permettant aux personnes ayant des difficultés sensorielles, notamment de vue, ou des troubles psychiques, notamment de compréhension, d’être rassurées par la lisibilité des informations, par l’espace et le cheminement principaux.

Ressources

Sur l’accessibilité des espaces publics et naturels

  • Une ressource particulièrement pratique : « Accessibilité des voiries – un espace public pour tous », sur le site de l’association belge ANLH. Ce site contient notamment des recommandations illustrées concernant l’accessibilité en fauteuil roulant : seuils, cheminements (largeur, dévers, contournement d’obstacles, matériaux, dalles de repérages, revêtements, trous et grilles, etc.), pentes, escaliers, garde-corps, etc.
  • On retrouve en France toutes ces recommandations, mais moins clairement présentées, sur le site Legifrance, dans l’arrêté du 1er août 2006 concernant « l’accessibilité aux personnes handicapées des établissements recevant du public et des installations ouvertes au public lors de leur construction ou de leur création ».
  • Un document qui apporte également beaucoup d’informations (et de précieuses réflexions sur certains paradoxes de l’accessibilité dans les espaces naturels), même s’il ne concerne pas directement les jardins thérapeutiques : Guide pour l’accessibilité dans les espaces naturels.

Sur les jardins en particulier

  • Un bon guide, très concret, concernant l’aménagement (et les outils) du jardin : Gardening Made Easier: Taking Steps towards a universal design.
  • Un site extrêmement complet : www.carryongardening.org.uk. Il s’adresse avant tout aux jardiniers eux-mêmes, et donne beaucoup de conseils, recommandations, liens vers d’autres ressources ou vers des fabricants de matériel ou d’outils adaptés, etc. Conçu par l’association Thrive, dont l’objet est d’aider les personnes ayant un handicap à commencer ou poursuivre le jardinage, le site est organisé en plusieurs parties, qui se recoupent de temps en temps. L’une traite de chacune des grandes catégories de tâches (creuser, désherber, élaguer, tondre, tailler, ratisser, arroser, semer, planter…) dans le but de fournir des informations permettant aux jardiniers ayant un handicap de continuer à les accomplir. L’autre propose différentes entrées dans le sujet en fonction des situations des personnes (jardiner après un AVC ou une maladie cardiaque, jardiner assis et d’un fauteuil roulant, jardiner pour les personnes aveugles et malvoyantes, jardiner avec des difficultés de saisie et de prise, jardiner avec une seule main, jardiner avec des difficultés pour se pencher…).
Concernant l’accessibilité, trois rappels et points de vigilance :

1/ Toujours tenter de faire qu’un dispositif adapté (parce que nécessaire, indispensable) à certaines personnes soit utile, pratique, confortable, et donc utilisé, par les autres. Afin de lutter contre les formes de stigmatisation qui apparaissent quand un dispositif n’est que pour tel ou tel public.

2/ Accessible ne signifie pas plat et morne ! Il ne s’agit donc pas de rendre tout accessible… notamment tout ce qui, une fois rendu accessible, ne donne plus l’envie qu’on y accède ! Ajoutons qu’il existe beaucoup de lieux dans la nature, sous grande ou petite forme (cascade, chaos rocheux, ravin, etc.) que l’on aime regarder sans pour autant faire partie des quelques super-sportifs ou casse-cous qui s’y rendent !

3/ Rendre un élément accessible et adapté ne justifie pas qu’on abandonne toute ambition qu’il soit beau, intégré au jardin, etc. Au contraire : l’un des plus grands risques que court un jardin thérapeutique est de faire oublier qu’on est dans un jardin (en relation avec la nature, etc.) tellement les dispositifs utilitaires l’emportent. Vigilance, donc, qu’on retrouvera dans toutes les autres pages consacrées aux recommandations.

Sommaire de cette sous-rubrique :

La réalisation – recommandations – Introduction

  1. Emplacement
  2. Vue(s) et lumière(s)
  3. Espaces et ambiances
  4. Jardin partagé
  5. Accès et accessibilité (Accès et accessibilité)
  6. Sécurité (clôtures et haies)
  7. Entrées, chemins, circulation…
  8. Signalisations et repères
  9. Mobilier
  10. Un jardin de prendre-soin et de vie
  11. Architecture, design, etc.
  12. Plantations
    1. Focus sur le jardin sensoriel
    2. Végétaux dangereux, toxiques…
  13. Animaux
  14. Les quatre éléments
  15. Choses et objets
  16. Sens (et sensorialité)
  17. Des labels ?

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