Un jardin pour les soins palliatifs

Un jardin pour les soins palliatifs ?

Les personnes interrogées sur le jardin dont elles sentent avoir besoin disent avant tout le besoin de sobriété, d’un jardin où il y ait le moins de barrières possibles entre elles et les éléments naturels.
Or, une erreur qui fut souvent commise dans de tels jardins : beaucoup d’éléments pensés, conçus, par des artistes, architectes, paysagistes : éléments symboliques, culturels, spirituels… De la petite pyramide jusqu’aux sculptures en passant par des pierres avec des citations (toutes évidemment très philosophiques et très profondes…), etc.

Bref, décalage : entre les besoins des personnes qui vont bientôt mourir et les projections des personnes qui vont moins bientôt mourir. Décalage toujours dans le même sens : manque de confiance dans ce qui se joue dans les relations entre le jardin et ses usagers, entre la nature et les humains.

D’où, peu de recommandations, si ce n’est celles qui pourraient être valables pour tout jardin où le jardinier a l’humilité (humilité, humain, humus : mêmes racines…) d’être seulement celui qui favorise, vivifie, permet, aux relations entre les vivants (humains et autres qu’humains) d’être les plus fortes et libres possible.

Donc, surtout : laissons la nature être symbolique et propice à la spiritualité : elle sait parfaitement l’être sans l’imposer ! Elle offre suffisamment de symboles pour que tout humain, quelles que soient sa culture ou ses croyances, y puise ce dont il a besoin.

=> Rester sur des jardins au design familier et présentant surtout des éléments naturels, où l’on puisse aisément suivre les cycles de la nature, observer les animaux, entendre l’eau couler, etc.

=> Si le jardin est ouvert au public ou à d’autres publics au sein d’une institution, on prévoira un espace propice à l’intimité pour que les personnes, les familles qui le souhaitent, puissent être seules et tranquilles.

Jardin pour les soins palliatifs –
D’autres points restent sujets à questionnements, voire à débats, par exemple :

Faut-il un espace mémoriel ? (partie du jardin ou un élément pouvant porter la trace matérielle, pour les personnes et familles qui le souhaitent, du souvenir d’une personne). Dans certains pays, ils sont très fréquents (États-Unis), dans d’autres pas du tout…

jardin pour les soins palliatifs - img

Faut-il, dans ces jardins, éviter tout ce qui pourrait évoquer la tristesse ou la mort ? Certainement pas si cela consiste à artificialiser le jardin, la nature, et à projeter nos peurs ou nos refoulements sur les personnes qui fréquentent le jardin. En revanche, il apparaît très risqué de faire exprès de les évoquer…

Enfin, pour ces jardins, comme pour tous ceux susceptibles d’être seulement vus par certaines personnes trop faibles pour sortir, on doit particulièrement penser la présence de la nature depuis l’intérieur : un maximum de vues, le plus possible de chambres donnant sur le jardin, des végétaux créant des jeux d’ombre et de lumière dans les chambres, etc.


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De quelques jardins particuliers…

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