Choses et objets – recommandations

Choses et objets – recommandations

Rappel : ces recommandations sont des exemples ou illustrations ; ne sont pas des recettes ; ne sont pas exhaustives ; ne sont pas forcément les plus essentielles ; ne sont pas ajustées à la situation particulière qui vous amène ici ; ne remplacent pas celles qui naîtront par travail commun de professionnels et des usagers… Donc : prudence !

La principale recommandation consiste ici à stimuler notre imagination ! Il y a énormément de choses et objets, existants ou à imaginer et fabriquer, qui peuvent trouver leur place dans le jardin thérapeutique.

Évoquons quelques-uns des domaines ouvrant de multiples chemins à explorer aux capacités imaginatives et créatives des usagers du jardin.

En lien avec la biodiversité et les animaux

Une partie des objets nécessaires pour les animaux domestiques (mangeoire pour les poules, par exemple) peut être en partie ou totalement imaginée ou fabriquée par les usagers, ou en collaboration avec eux.

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Un grand hôtel à insectes

On dispose également de très nombreuses possibilités concernant les animaux sauvages : nichoirs et mangeoires pour les oiseaux ; nichoirs pour d’autres animaux (chauve-souris, écureuil), ou abris (hérisson) ;

gîtes divers pour les insectes, depuis les maisons à coccinelles jusqu’à l’hôtel à insectes géant, en passant par tout ce qu’on peut réaliser avec du bois, de la pierre, des tiges creuses (de bambous notamment), de la boue, etc., pour accueillir certaines familles d’insectes…

Cette diversité offre une palette importante en matière de difficultés, avec des éléments qu’il est très simple de construire (bûche trouée, simple tas de cailloux, quelques morceaux de chaumes de bambous noués ensemble, petite mangeoire…) et d’autres plus difficiles à réaliser et à poser (certains nichoirs par exemple).

En lien avec le jardinage
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Dans le jardin du Château du Riveau

Il y a les choses et objets qui servent directement au jardinage : tuteurs, supports de plantes grimpantes, plessis, contenants – paniers suspendus, baquets, jardinières…

Ceux qui lui sont associés, comme la réalisation des étiquettes de certaines plantes…

Enfin ceux dont on fait encore semblant de croire qu’ils sont utiles – les épouvantails, le faux héron… – et avec lesquels on peut imaginer pas mal de choses : depuis l’épouvantail qui attire les oiseaux jusqu’aux animaux ou personnages fabriqués avec les pots inutilisés et les outils cassés…

En lien avec les aspects culturels, artistiques, symboliques

Certains jardins proposent à leurs visiteurs, aux détours des chemins ou des massifs :

  • des citations (sur du bois, de la pierre…) ;
  • des évocations (par sculptures, objets, symboles) de certaines cultures ou de certaines religions ;
  • des œuvres artistiques, créées ou non par des usagers de l’institution, des personnes de la ville ou de la région…

La présence d’objets ou d’œuvres de ce type incite à explorer d’autres chemins mentaux que ceux qu’offrent les végétaux. Mais attention : il est important d’être très prudents ! L’un des grands mérites des jardins, pour beaucoup de personnes, est précisément d’être libres des sollicitations verbales, intellectuelles, etc. Et libres de penser et de ressentir ce que la nature leur inspire sans que les autres humains s’en mêlent…

“Il faut travailler sa mémoire”… aux dépens du bien-être ?

Il a existé, en liens avec certains publics (personnes présentant une maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée), une mode de la stimulation cognitive. Comme aucune étude n’a prouvé que c’était efficace, et que plusieurs travaux ont montré que cela provoquaient plus de mal-être que de bénéfices, la mode est passée. Mais il en reste des traces dans certains jardins.

Où, plein de bonnes intentions, on a voulu faire “travailler la mémoire” à ses personnes en parsemant le jardin de petits panneaux, avec des quizz, des devinettes, des dates historiques (1515 ?), des noms à compléter (général Charles de ?)… Or, non seulement c’est inutile pour la mémoire, mais ça transforme le jardin, source de plaisirs et de sensations, en salle de test, en occasions de mises en échecs, d’anxiété et d’angoisse.

Bref, nous recommandons extrêmement vivement de ne pas utiliser dans le jardin de tels objets et dispositifs. D’autant que le jardin – et les éléments appartenant à son monde – peut, librement, avec ses plantes, ses ambiances, etc., stimuler la mémoire…

Autres éléments, choses et objets

Objets et œuvres collectives : une piste intéressante existe également avec les objets-œuvres-rituels qui peuvent prendre d’autant plus de valeur qu’ils permettent à chacun d’y participer et forment en même temps une œuvre collective. Selon les cas, cela peut aller de simples cairns (où chaque promeneur s’il le souhaite peut ajouter sa pierre au petit monticule) jusqu’à des œuvres provisoires (type mandalas réalisés avec des matières présentes dans le jardin) ou permanentes (fresque murale…).

Certaines de ces œuvres peuvent jouer un rôle très important en lien avec les résidents de l’institution : un nouvel habitant y ajoute quelque chose (une plante, une pierre dans un jardin sec, un objet sur un monument…), ou des habitants viennent, quand l’un des leurs décède, mettre quelque chose en souvenir de lui.

Nous ne parlons pas ici de toutes les choses et objets ou éléments spécifiquement liés à certaines activités (parcours de santé), à certains publics (jeux pour enfants, etc.), à la signalisation et aux repères, au jardinage, etc. : ils sont évoqués dans les pages dédiées à ces sujets.

Participatif (rappel)

Un rappel pour terminer : ici encore, comme dans les autres domaines, plus ces choses et objets seront choisis, imaginés, pensés, conçus (diversité volontaire de ces verbes pour bien souligner que c’est à nous, professionnels, de trouver, en fonction des capacités et incapacités des usagers, le mode de participation le plus ajusté) par les usagers eux-mêmes, plus ils auront de chance d’être investis, utilisés, respectés, mémorisés, etc.

Sommaire de cette sous-rubrique :

La réalisation – recommandations – Introduction

  1. Emplacement
  2. Vue(s) et lumière(s)
  3. Espaces et ambiances
  4. Jardin partagé
  5. Accès et accessibilité
  6. Sécurité (clôtures et haies)
  7. Entrées, chemins, circulation…
  8. Signalisations et repères
  9. Mobilier
  10. Un jardin de prendre-soin et de vie
  11. Architecture, design, etc.
  12. Plantations
    1. Focus sur le jardin sensoriel
    2. Végétaux dangereux, toxiques…
  13. Animaux
  14. Les quatre éléments
  15. Choses et objets
  16. Sens (et sensorialité)
  17. Des labels ?

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